The American Dissident: Literature, Democracy & Dissidence


Louis Cornellier—Liberté de parole en péril

Le suivant est une courte discussion révélatrice par courriel avec Louis Cornellier, chroniqueur pour Le Devoir, rédac'chef de Combats, et professeur au Cégep régional de Lanaudière à Joliette.  Cornellier a eu la bonté de me publier dans Combats. Tout de même, il ne pouvait pas s'empêcher de s'indigner et de m'insulter une fois que je lui ai dit que lui aussi devait logiquement se promener avec une muselière s'il voulait bien survivre au sein de la machine académico-littéraire québécoise. Sa réponse c'est la réponse du reniement classique. Ce qui est triste c'est que des gars comme Louis Cornellier et Bernard Pozier sont des enseignants. La correspondance commence par le dernier courriel envoyé.

Subj:  A propos de ta chronique au Devoir
Date:  11/29.2004
From:  Enmarge
To:  louiscornellier@parroinfo.net

Salut Louis Cornellier,
J'aime aussi Jasmin car lui c'est une rarete litteraire quebecois osant non seulement critiquer a haute voix mais aussi osant repondre a ceux qui le critiquent (moi, je l'ai fait et lui m'a repondu !).  C'est pourquoi j'ai lu ton compte-rendu, " Allegres entretiens. "  Tu dis tres curieusement que Jasmin, " c'est ce qui fait son charme, se prononce toujours sur tout, et particulierement sur l'ecriture des autres.  En toute sauvagerie, bien sur, mais avec un enthousiamse sans equivalent en nos terres. " 

Apparemment, Jasmin ne s'est pas encore prononce sur toi !  Moi, je l'ai fait et en toute evidence cela n'a pas du tout fait mon " charme " du moins dans tes yeux.  Es-tu si aveugle que tu n'arrives pas a voir la grosse hypocrisie ?  Si en fait c'est le cas, c'est dommage pour toi.  Il est pour le moins curieux que tu me trouves detestable en tant que " polemiste perpetuellement en feu, " alors que c'est bon pour un Jasmin connu, lu et approuve.  Oui, certainement tu pourrais expliquer cette anomalie moyennant quelques petites epithetes denigrantes.  Mais, ca l'expliquerait mal, tres, tres mal. 

A propos, je trouve que la plupart des chroniqueurs du Devoir (e.g., Nadeau et Montpetit sur le Salon de livre, et toi sur le nouveau Jasmin) ont curieusement l'air non pas journaliste mais plutot secretaire de presse pour l'objet sur lequel ils ecrivent.  Est-ce le nouveau journalisme peut-etre ou tout simplement la vieille guidounnerie de la presse, pour en citer Falardeau ?

Enfin, brule ce courriel, sinon ton amour propre risque d'etre froisse !  Si t'as un petit brin de curiosite, jette un coup d'œil sur mon site Web.  J'ai tout refait et rajoute pas mal sur les litte-rogneurs quebecois.  En fait, pouquoi ne pas ecrire un compte-rendu la-dessus pour Le Devoir ?  Ah, j'ai oublie : on m'a mis sur la liste noire duplessiste.  A quand donc un compte-rendu sur le nouveau Falardeau ?

Experience a faire… hypothese a prouver :  Critiquer un journaliste.  Que recoit-on ?  Le gros silence ? 
Dire a un journaliste que son article etait merveilleux.  Que recoit-on ?  Un gros remerciement ?

Au plaisir,
G. Tod Slone
[Sans réponse aucune]

 
Subj:  Salut de Concord...
Date:  10/18/04
From:  enmarge@aol.com
To: louiscornellier@parroinfo.net
Salut Louis,
Ca fait un boutte !  Bon compte rendu sur Yergeau et la " "fournaise" étatique qui alimente en dollars la maison littéraire québécoise".  Bravo !  Bons cas de figure !  C'est grace a Claude Jasmin que j'ai su l'existence de ce livre. Lui n'etait pas content !  Vous m'avez donne trois idees pour des BDs. 

Alors, pour la deuxieme partie de ton essai, tu pourrais nous illuminer vis-a-vis du comment tu peux etre si aveugle pour la " fournaise " des cliques litteraires (t'as peut-etre pas mentionne comme cas de figure certains auteurs, n'est-ce pas ?), postes de prof, revues litteraires, maisons d'edition et invitations aux salons et festivals litteraires et opportunites pour faire des chroniques de journal de presse.  Oui, la reponse est evidente… mais une belle reflechissement sur la facon dont toi tu en profites personnellement et comment ca afflige ta propre ecriture (l'autocensure, etc.) serait a l'ordre !  Je mettrai ton article et ce courriel sur la partie de mon site web consacre a toi. 

Au plaisir,
G. Tod Slone (L'Amerlo ostracise de la scene quebecoise litteraire car il ose dire la verite)

[Aucune réponse]
 

Maudit argent littéraire!
Le professeur Robert Yergeau publie un ouvrage colossal sur les rapports troubles entre les écrivains et le mécénat d'État
Louis Cornellier
Édition du samedi 9 et du dimanche 10 octobre 2004
Mots clés : Québec (province), Livre, robert yergeau, financement

Est-il possible d'être un écrivain à la fois subventionné par l'État et parfaitement libre? L'art peut-il faire bon ménage avec l'argent sans se dévaluer? Dans un ouvrage colossal qui a dû nécessiter des milliers d'heures de travail, le professeur de littérature Robert Yergeau explore cette problématique et tente «de démonter ne serait-ce qu'une partie de la "fournaise" étatique qui alimente en dollars la maison littéraire québécoise».
Le mécénat d'État part du constat suivant : «Des projets des candidats à la confection finale des listes des boursiers, de la soumission de manuscrits à la réponse des éditeurs, dort dans les Archives nationales du Canada (ANC) et du Québec (ANQ) une histoire littéraire en friche d'une très grande richesse. Or cette vaste terra incognita n'a jamais intéressé les chercheurs.» Yergeau, lui, a choisi d'aller y fouiller afin d'en faire ressortir les enjeux à la fois littéraires et institutionnels liés au mécénat d'État.

«Les écrivains québécois, note-t-il, ont sans cesse entretenu un rapport conflictuel avec l'argent.» Ce furent, par exemple, les déboires financiers d'un Crémazie condamné à l'exil et au silence. Ce fut aussi Valdombre tempêtant contre l'argent mais aussi contre un gouvernement du Québec qui méprisait ses créateurs. Grignon lui-même affirmait avoir écrit Un homme et son péché pour dire son horreur de l'argent mais aussi parce qu'il crevait de faim. Plus frondeur, Yves Thériault ne se cachait pas d'écrire pour l'argent et d'en solliciter auprès de l'État, dont il dénonçait les règles de fonctionnement tout en acceptant de jouer le jeu, c'est-à-dire en forçant la note québécoise auprès du ministère des Affaires culturelles (MAC) et la note canadienne auprès du Conseil des arts du Canada (CAC). Il incarne d'ailleurs une loi à peu près universelle en la matière : «Demande de bourse oblige, les écrivains jouent le jeu, quel que soit par ailleurs leur courroux contre le pouvoir et les institutions.»
Jouer le jeu, qu'est-ce à dire, au juste ? L'enquête menée par Robert Yergeau est si vaste (presque tous les écrivains québécois des années 60 à 80 y passent) et couvre tellement d'éléments -- rapports idéologiques des États fédéral et québécois, enjeux de l'évaluation par les pairs, pouvoir des fonctionnaires, histoire des jugements de valeur occasionnés par le mécénat d'État, enjeux institutionnels qui sous-tendent tout le processus -- qu'il est impensable de tenter de la résumer en détail. On peut à tout le moins en faire ressortir quelques cas de figure.
Double attitude
Celui de la revue Liberté, entre autres, est intéressant. Ses dirigeants, au début, affirmaient que le mécénat d'État entravait la «véritable liberté d'expression».   «Mais, ajoute Yergeau, à partir du moment où ils recevront régulièrement des subventions et qu'ils s'imposeront de plus en plus dans le champ culturel, ils seront bien obligés de changer de discours; dès lors, le retournement sera complet : loin de brimer la liberté, le mécénat d'État la favoriserait. Opportunisme idéologique ? Réalisme tactique ?»

Les choses, à la limite, auraient pu en rester là, mais c'était compter sans Hubert Aquin, qui se scandalisera rapidement du fait que «le Conseil fédéral des arts exerce un holding financier et idéologique sur la revue Liberté». Aquin, qui a par ailleurs travaillé à Radio-Canada, à l'ONF et aux Éditions La Presse, démissionnera de la revue, mais il se retrouvera à peu près seul.

Victor-Lévy Beaulieu, dans une lettre de 1971, l'appuiera et affirmera renoncer, lui aussi, à l'argent du fédéral. L'année suivante, pourtant, il aurait reçu deux bourses du CAC. «À d'autres reprises, remarque Yergeau, Victor-Lévy Beaulieu allait cultiver cette double attitude : le donneur de leçons en public; le profiteur du système en privé.» Et lui, dans cette galère, ne sera pas seul. En 1967, par exemple, Pierre Maheu, directeur de Parti pris, demandait une aide à la publication au MAC et au CAC. Sa lettre de demande au MAC insistait sur la note québécoise alors que celle au CAC éliminait toute référence au Québec !

Yergeau souligne aussi, au passage, la posture d'un Pierre Falardeau qui «accuse indistinctement tous les créateurs d'avoir pris place à bord du paquebot de l'autocensure qui vogue sur la mer du mécénat d'État» alors que «lui-même a bénéficié, pour ses films, de subventions fédérales». Sans s'autocensurer, faudrait-il peut-être ajouter toutefois. «Doit-on, demande l'essayiste, distinguer entre deux catégories de boursiers : ceux qui travaillent pour la juste cause de l'indépendance seraient justifiés d'aller chercher là où il se trouve, fût-ce chez l'ennemi, l'argent qui permettra de la faire avancer; et les autres, carriéristes de tout acabit ?» Sans vraiment porter de jugement, Yergeau constate au moins la logique souvent tordue qu'impose le pourtant nécessaire mécénat d'État à la canado-québécoise.

Une autre aporie créée par ce système est celle «du couple antinomique de la subversion et de la subvention». Denis Vanier, par exemple, a reçu douze bourses du CAC et huit du MAC. Ainsi, «le poète de la marginalité la plus intransigeante a entretenu un commerce intense avec le mécénat d'État. Comment ne pas interroger cette posture paradoxale ?». Que dire aussi de Nicole Brossard, «cette propagandiste de la subversion» qui a «accepté toutes les couronnes que l'institution littéraire a tressées sur sa tête de résistante, notamment son intronisation à l'Académie des lettres du Québec, la présidence de la Commission du droit de prêt public, les prix et les bourses ? Je l'ai dit; je le répète : le pouvoir, c'est toujours les autres, même et surtout quand on est en plein dedans».

Ce pouvoir institutionnel, dans les années 60 et 70, avait aussi des noms qui étaient ceux de quelques fonctionnaires culturels (Naïm Kattan) et ceux des membres habituels des «académies invisibles» chargées d'évaluer les projets, c'est-à-dire, entre autres, Jean Éthier-Blais, Gilles Marcotte et Jacques Brault.

Robert Yergeau ne se fait pas d'illusions. Il se doute bien que son enquête, éclairante mais douloureuse, sera mal accueillie. On l'accusera probablement de mépriser ceux dont il parle et de ne pas saisir qu'il n'y a pas de honte à être subventionné puisque, sans ce mécénat d'État, le «champ de production restreinte» serait condamné. Le projet de Yergeau, pourtant, ne vise pas vraiment à juger ou à dénoncer mais à mettre en lumière une logique dont il s'agit de ne pas être dupe : «Mais tenter de mieux comprendre les enjeux de l'art et de l'argent à l'aune du mécénat d'État ne représente pas une façon d'instrumentaliser ni de réifier les écrivains. Au contraire, même. C'est mesurer, de la manière la moins inexacte possible, ce qui, d'Octave Crémazie à Hélène Monette, constitue les grandeurs et les misères de la vie littéraire, rendant du même coup plus admirable, parce que plus réel, le parcours des écrivains.» Un livre sévère mais nécessaire et courageux.



Subj:  Critique.
Date:  7/20/2004
From:  Enmarge
To:  louiscornellier@parroinfo.net

M. le Prof. Louis, 
Ben, j'espère qu'avec Elvis Gratton tu utilises aussi mon site web dans tes classes de cégep.  Toi, tu y figures quand-même!  Hmm.  Non, mieux vaut ensevelir ce qui ne nous plait pas, n'est-ce pas?  Ta critique sur le film de Falardeau c'est du genre que je déteste car tellement courant de nos jours... que du positif.  Moi j'ai trouvé les deux premiers Elvis Gratton nettement trop slapstick... pour être vraiment efficaces.  Pour le 3ème, je ne l'ai pas encore vu.  Ce qui est honteux chez vous aut' c'est votre refus absolu de toute critique qui vous touche vraiment à fond.  Vous n'arrivez pas à voir clair quand ça vous arrive... dans le cas de Richler, par exemple, et dans mon cas.  Toi, tu critiques mais tu ne prends jamais de RISQUES.  Richler, lui a pris des risques en osant énaaaarver le tout Québec.  Tu ne risquerais jamais ton petit boulot de prof ni tes petits jobs chez le Devoir et pour cela ta critique n'aura jamais de puissance véritable.  Circule cette lettre à tes élèves... ou est-ce qu'ils sont déjà trop conditionnés par leurs profs pour voir vraiment clair? 

Au plaisir,
G. Tod Slone, rédac'chef

 
Subj: Quand on te nourrit bien ton art souffre et tes yeux ne voient plus clairs...
Date: 10/30/03 2:05:05 PM Eastern Standard Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net CC: Enmarge
Bonjours Louis Cornellier, redacteur en chef de Combats,
" Je ne partage pas tes critiques au sujet du Festival, mais je te reconnais sans problème le droit de les exprimer. Je pense, néanmoins, que tu mènes là un mauvais combat. "
C'est bien dit ; or, tu ne me dis pas pourquoi… bien sur. Pozier et Bellemare sont tous les deux contents de promouvoir leurs amis et leur refus de la liberte d'expression au Festival et leur poesie molle de retombees economiques mise aux coins des rues trifluviennes… aux frais bien sur des contribuables. Evidemment, toi tu n'ecoutes pas. Pourquoi, par exemple, il n'y a aucune poesie de contestation mise dans les coins de rues trifluviennes ? Pourquoi les poetes independantistes ne disent-ils rien la-dessus ? Pourquoi la poesie se reduit a l'amour et/ou a l'humour a Trois-Rivieres ? Bon, je te fournis la reponse : CAR la poesie de l'amour et l'humour divertit l'attention (comme la teve et le vedettariat a la con) des problemes et de la corruption.
Et oui, il y a des protestes contre Pozier/Bellemare probablement chaque annee a Trois-Rivieres… et chaque annee ton boss, Le Devoir, refuse de reporter la-dessus. Pour moi, c'est tout a fait honteux. Pour moi, cela constitue un BON combat, parmi beaucoup d'autres. Et pour moi, la poesie c'est un combat et non pas un recueil de vers anodins sur le hockey a la Pozier.
" Le gars [Pozier] est pas mal plus ouvert que tu penses. " Ca me surprendrais beaucoup. Critique-le durement et tu vas voir le vrai Bernard. J'imagine que tu penses pareil pour Bellemare et sa fausse Maryse. Hmm. Quand on te nourrit bien, Louis, c'est toujours difficile de voir clair ! Heureusement que j'ai eu l'occasion de discuter avec d'autres Quebecois, et non seulement au Festival, a l'egard de Pozier, Bellemare et cie. Eux m'ont bien confirme mes constatations. Eux m'ont bien confirme que mes critiques ne sont ni exagerees ni deplacees !
" Je n'ai pas l'impression de devoir fermer ma gueule pour garder mon job. " Ca, mon gars, c'est la declaration classique du reniement classique ! Comme je t'ai deja dit, quand on te nourrit bien, c'est toujours difficile de voir clair.
" Je ne partage pas tes critiques au sujet du Festival, mais je te reconnais sans problème le droit de les exprimer. " Oui, mais tu fermeras bien la gueule au Devoir et devant Nadeau et de Montpetit vis a vis de leur refus de publier de la critique negative sur le Festival. Evidemment, tu as evite de commenter sur la plupart des observations dans mon dernier courriel.
" Tes critiques sont souvent exagérées et déplacées. " Et bien sur que tu ne fourniras aucun exemple pour soutenir cette insulte. C'est toujours facile de tuer le messager moyennant des insultes sans fond et d'eviter son message. Ca c'est le stratege classique de ceux qui ont le pouvoir. Ca et rigoler de ta gueule et jamais presenter une argumentation solidement basee sur la logique pour soutenir quoi que ce soit. En fait, je pourrais te filer un bon article la-dessus (La, je rigole car je doute fort bien que tu ne me publies jamais plus… et vu ce qui se passe dans nos societes c'est tout a fait normal.).
Au plaisir,
G. Tod Slone

 
Subj: Re: Remerciements et al
Date: 10/29/03 10:32:58 PM Eastern Standard Time
From: louiscornellier@parroinfo.net
To: Enmarge@aol.com
Cher ami,
Je ne partage pas tes critiques au sujet du Festival, mais je te reconnais sans problème le droit de les exprimer. Je pense, néanmoins, que tu mènes là un mauvais combat.
Pozier n'avait aucune objection à être publié à tes côtés. Le gars est pas mal plus ouvert que tu penses.
Je n'ai pas l'impression de devoir fermer ma gueule pour garder mon job. Tes critiques sont souvent exagérées et déplacées. Je suis quand même content d'avoir publié tes textes.
Au plaisir,
Louis Cornellier

 
Subj: Re: Remerciements et al
Date: 10/29/03 10:34:09 PM Eastern Standard Time
From: louiscornellier@parroinfo.net
To: Enmarge@aol.com
Une précision:
Le Préfontaine qui figure dans la revue n'est pas le poète que tu connais.
C'est un autre auteur du même nom.
LC

 
Subj: Remerciements et al
Date: 10/29/03 4:56:45 PM Eastern Standard Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net CC: Enmarge
Bonjours Louis Cornellier, redacteur en chef de Combats,
Merci bien pour le numero de Combats et pour m'y avoir publie vu mon comportement contestataire et ma philosophie d'ecrivain de risque. J'ai surtout aime les articles sur Adorno et Theriaut. Ca fait des lustres que j'ai lu pas mal de bouquins de ce dernier. Curieusment et sans doute par hasard, tu as mis mes 2 textes a cote de ceux de l'un de mes enemmis Bellemaresques. J'ai du sourire en imaginant la moue indignee de Pozier (et aussi celle d'Yves Prefontaine) en voyant mon nom. En fait, j'aimerais bien l'envoyer cette fameuse citation de Voltaire : " Les eloges ont un parfum que l'on réserve pour embaumer les morts. " Et ca non pas a l'egard de la gonzesse Trintignant ni de Giguere, mais plutot a celui des poetes invites tous les ans au Festival y compris Prefontaine qui se noyent en eloges. Oui, en tant que Grand Censeur (et Inquisiteur) de l'Establishment Litteraire au Quebec, Pozier me connait tres bien car j'etais le seul poete invite au Festival de la Poesie 2001 a critiquer ce dernier ouvertement et devant Bellemare. A cet egard, encore cet automne, j'ai beau tente de faire publier dans Le Devoir, Le Nouvelliste, Le Mouton Noir, etc. une critique sur ce Festival International de la Poesie a Trois-Rivieres et de Bellemare. Bien sur, tes collegues Nadeau et Monpetit, n'ont pas voulu rien entendre. Il faut se demander : pourquoi ? Or, le Quebec est petit et doit sans doute souffrir encore plus que nous autres aux States de ce fleau sclerosant de cliques litteraires qui forcement soutiennent le statut quo. Et, oui, sans doute que les litterateurs quebecois connus doivent tous se connaître et obeir aux regles sous-entendues et dictees par la Machine oligarchique quebecoise. Et, oui, ca doit tout expliquer. Desole, mais je n'arrive pas a fermer la gueule comme il faut. Or, peut-etre que cela n'est pas forcement mauvais, n'est-ce pas ?
Je comprends tres bien que ton job (ou tes jobs) depend de ton silence. Or, est-ce qu'on doit se comporter comme des kowtows de reconnaissance envers ceux qui nous publient et qui nous emploient ? Ou est-ce qu'il faut obeir a une plus haute loi meme si un tantinet " impoliment " (c'est le terme utilise a mon egard par Nadeau), celle de la verite ? De plus, il faut se demander quel effet sur une societe exerce-t-il un corps elite d'ecrivains bien museles, subventionnes et surtout obeissants. C'est la question que le Quebec doit se poser un jour ou l'autre. Enfin, je te sais gre pour ton ouverture. Quand on me publie, ou en anglais ou en francais, c'est assez rare et pour cela le bonheur m'est plus fort. J'en ai encore une centaine de poemes en langue francaise archicritiques. Merci encore une fois.
Au plaisir,
G. Tod Slone, Redac'chef
The American Dissident

 
Subj: De la poesie et al...
Date: 8/27/03 4:59:52 PM Eastern Daylight Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net CC: Enmarge
M. Cornellier, redacteur en chef,
Cela me fait grandement plaisir que vous alliez publier deux de mes poemes dans votre revue. Cela represente pour moi une lueur d'espoir dans la Grande noirceur litteraire quasiment duplessiste. A vrai dire, je pensais que le contraire aller surement arriver.
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident


Subj: Re: De la poesie et al...
Date: 8/27/03 3:54:36 PM Eastern Daylight Time
From: louiscornellier@parroinfo.net
To: Enmarge@aol.com
Monsieur,
Nous avons choisi de publier deux de vos poèmes: Après-bataille et Conforme à notre politique éditoriale. La revue devrait paraître dans un mois (ou un peu plus). Nous vous en enverrons une copie.
À bientôt,
Louis Cornellier


Subj: Re: De la poesie et al...
Date: 8/15/03 11:10:43 AM Eastern Daylight Time
From: louiscornellier@parroinfo.net
To: Enmarge@aol.com
Monsieur le poète contestataire,
Je vous donne des nouvelles très bientôt au sujet de vos textes.
Louis C.


Subj: De la poesie et al...
Date: 7/31/03 1:46:06 PM Eastern Daylight Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net CC: Enmarge File: Festival-PS.ZIP (53478 bytes) DL Time (28800 bps): < 1 minute
M. Cornellier, Redacteur en chef,
Vous m'avez suggere d'envoyer mes textes archi-critiques du Business de la poesie quebecoise au mois d'aout. Ainsi, dans l'espoir que vous me publierez, vous trouverez attache en Word 2000 un essai et des poemes. Moi, je continue a me COMBATTRE au nom de la liberte d'expression contre tous les hypocrites, poetes, ecrivains, universitaires, etc. qui cherchent a la restreindre. Merci beaucoup pour votre attention.
G. Tod Slone, Redac'chef
The American Dissident
www.geocities.com/enmarge
PS: J'ai ecrit une bonne centaine de poemes directement en francais depuis le Festival de la Poesie de 2001.


Subj: Re: La poesie de la contestation...
Date: 2/27/2003 1:08:40 PM Eastern Standard Time
From: "Louis Cornellier"
To:
Salut (quel est ton prénom? G.? Tod? Ed?),
Je comprends mieux, maintenant, la critique que tu as adressée à Bellemare.
Je n'aurais pas d'objection, moi, à publier, peut-être (il faut que je les lise!), certains de tes textes, mais ma revue ne paraît que 2 fois par année. Je te fais une proposition: envoie-moi quelque chose (poèmes ou autre) vers la mi-août 2003 (ma prochaine date de tombée) et on verra.
À bientôt,
Louis


Subj: Re: Piasses
Date: 3/3/2003 2:47:29 PM Eastern Standard Time
From: "Louis Cornellier"
To:
Salut,
J'attendrai, en juillet, les poèmes. Nous ne publions pas de BD.
Louis C.
Subj: Piasses
Date: 3/3/2003 11:51:20 AM Eastern Standard Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net Cc: Enmarge
Salut,
Que c'est bizarre que pas grand-chose a change depuis les revoltes des annees 60. On n'a toujours pas le droit de dire les mots crus au public (on m'a arrete et incarcere a Concord, MA pour l'avoir fait), les femmes sont encore les toutous de leurs hommes (oh pas toutes, mais tellement encore) et toujours les memes regles de bonseance obliges. Tellement des gars des annees 60-70 se sont vendus. C'est triste. De toute maniere, tu n'a pas commente sur le refus de la presse quebecoise (ainsi que celui des diverses revues litteraires) de publier un/mon j'accuse contre cette machine de la poesie quebecoise Bellemare et cie. J'imagine que tu n'as pas tout simplement voulu commenter. Ainsi soit-il. Or, la moisissure se propage mieux sous le silence, n'est-ce pas ?
D'ac. Je t'enverrai des poemes (et des BDs litteraires ?) au mois de juillet. Je n'avais aucune idee que tu sois redac'chef d'une revue. Merci pour l'invitation et ben oui si tu ne veux pas publier mes textes, soit. J'ai quand-meme l'habitude. A propos, ca a ete interessant la serie sur les intellos…
Au plaisir,
G. Tod


Subj: Les piasses peuvent tout expliquer dans nos societes...
Date: 2/27/2003 10:07:55 AM Eastern Standard Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net Cc: Enmarge
Louis :
Toi, tu poses la question : « Comment, alors, au Québec, pourrait-on prétendre exercer cette fonction en faisant abstraction d'une situation qui empêche son déploiement libre et entier? » Cependant, la reponse est plus qu'evidente : l'argent, les prix litteraires, les invitations, les subventions et les publications dans le Devoir, par exemple. Mais dis-moi, ou est-ce que tu te caches ? Moi, j'etais invite au Festival International de la Poesie de Trois-Rivieres en 2001 et personne n'a evoque la situation politique au Quebec… personne y compris les poetes quebecois independentistes. Ah, erreur ! Moi, en fait, je l'ai evoque fort et clair droit devant le chef Bellemare pendant une lecture que je donnais au Zenob. Moi, seul, j'ai ose critiquer ce festival de guidounes connus, lus et approuves de gauche et de droite. On m'a meme coupe la parole a un certain point. Et les intellectuels nationalistes de gauche presents s'en foutaient royalement. La jalousie peut-etre ? Vos intellos sont honteusement et tout a fait contents que personne au Quebec veut bien publier mes poemes… a l'exception de Steak Hache. Je suis persona non grata a Trois-Rivieres grace au silence honteux des intellos de gauche. Qu'ils s'en aillent se faire foutre cette bande de laches. Ni le Devoir ni la Presse ne veulent bien publier mes lettres ouvertes non plus. Qu'est-ce que ca peut etre fascisant les intellos au Quebec de gauche ou de droite.
Veux-tu un petit essai pour ton journal Combats ? Ah, non, ben je comprends tres bien, monsieur. Apres tout, j'ai beau essaye d'interesser plus de 50 redac'chef quebecois sur ma critique et sur mes poemes archicritiques et en langue francaise. Seul Les Intouchables a bien voulu publier un receuil de mes poemes. Helas, la section poesie de la maison s'est coupe de la mere redac'chef qui s'est enrichi grace au Livre Noir du Quebec français (heu, ou etait-ce du Canada anglais ?… je plaisante bien sur… mais en fait j'ai fait une BD la-dessus… veux-tu le voir ?)
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident
www.geocities.com/enmarge


Subj: Re: Les piasses peuvent tout expliquer dans nos societes...
Date: 2/27/2003 10:28:22 AM Eastern Standard Time
From: "Louis Cornellier"
To:
Monsieur,
Votre lettre me surprend un peu. Je ne saisis pas trop où vous vous situez, quelle est votre position. Pourquoi dites-vous du Festival de poésie de Trois-Rivières qu'il est un festival de guidounes? Vous parlez de la lâcheté des intellos québécois; je ne demande pas mieux que de vous comprendre, mais, pour l'instant, disons que votre discours m'échappe un peu. Que défendez-vous au juste? Expliquez-moi.
Louis Cornellier


Subj: Re: La poesie de la contestation...
Date: 2/27/2003 11:11:28 AM Eastern Standard Time
From: Enmarge
To: louiscornellier@parroinfo.net Cc: Enmarge
Louis,
Merci pour ta reponse. En principe, ceux qui ont la parole ne repondent pas aux petits sans paroles contestaires comme moi. Tu dois etre different des autres. Claude Jasmin lui aussi ose repondre a ceux qui le critique comme moi je l'ai fait. Lui est exceptionnel dans ce sens.
Je prefere l'informalite. C'est nettement plus honnete. Ne le prends pas comme insulte. C'est tout simplement comme je suis… informal et archi franc. C'est pourquoi je ne te vouvois pas. En fait, je suis prof a une petite fac de femmes noires dans le sud etatsunien. Ici, je suis le seul prof a ose critiquer la directrice de l'institution. Ca me degoute. Mes collegues me degoutent.
De toute facon, ma lettre etait claire: on critique (les mauvais gars) et on t'exile sous le silence… au Quebec… et ben oui, tristement, icitte itou aux USA. Je critique quand-meme. C'est ma responsabilite en tant que poete plus que tout autre chose… a mon humble avis. Du fait que j'ai critique Bellemare et cie (la clique de Trois-Rivieres), ca a ete impossible de me faire publier en francais au Quebec. Exit, Moebius, Levres urbaines, Soirs rouges, Estuaire, etc. refusent categoriquement de repondre a ma dure critique. J'inclus comme “attachement” ma lettre ouverte soumise au mois d'aout dernier qui a ete refusee par toute la presse quebecoises.
Mais enfin, moi, je ne comprends pas ce que toi tu ne comprends pas. Mon discours est clair. Tu critiques un pillier et on t'exile sous le silence au Quebec. On ne m'invitera plus au Festival de la poesie de T-R, ca c'est certain. Pourquoi? Car j'ai ose critiquer Bellemare et cie. J'ai ose critiquer le fait que T-R est en train de promouvoir la poesie en tant que molle poesie d'amour et rien d'autre. Moi j'ai bien rouspeter qu'il y a aussi la poesie de la contestation. Eux ne voulaient rien entendre. Pourquoi ai-je demande qu'il n'y a aucun poeme politique independentiste sur les murs de T-R? Leur reponse: le silence. Et ben oui tristement il y a des poetes independentistes trifluviens invites au Festi toutes les annees qui ne dissent rien. Eux sont honteux.
Au plaisir,
G. Tod Slone, Ed.
The American Dissident
(En fait j'ai beau essaye d'interesser aux poetes quebecois de m'envoyer des poemes dissidents en langue francaise. J'en publie en espagnol.)